Le télétravail, et de façon plus générale la téléactivité, a révolutionné les modes de travail et notamment dans la Fonction publique. De l’étudiant en santé au cadre administratif, en passant par des fonctions supports, personne ne pourrait contredire ce constat : l’hybridation (mixte présentiel-distanciel) est dorénavant une réalité de la vie professionnelle pour certaines catégories.
Pour autant, cela ne s’est pas fait sans douleurs ni contraintes. La pandémie de COVID-19, en particulier le premier confinement, a accéléré cette transition générale au sein de la Fonction publique au prix, parfois, de difficultés matérielles, logistiques et d’une rupture franche pour le désormais impératif de l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle.
Car la clé du télétravail se trouve dans ces derniers éléments. En effet, il ne peut y avoir une téléactivité sereine sans des dispositions au moins équivalentes à celle d’un poste de travail, et cela de l’organisation des tâches jusqu’aux relations professionnelles.
C’est en tout cas ce que préconise l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) en mettant en évidence dans ses publications les nombreux risques liés au télétravail.
Fort de cette idée, si le télétravail semble bénéfique, il est tout de même évident qu’il interroge, notamment dans un cadre de prévention des risques psychosociaux (RPS).
- D’abord une question d’organisation… :
Le télétravail ne s’improvise pas. L’anticipation et la préparation sont les maîtres mots de ce mode de travail qui conjugue espace privé et espace professionnel. Sur le plan de la santé physique, le futur télétravailleur doit considérer que son corps est à lui seul son véritable outil de travail et à ce titre il doit en faire bon usage !
Dos douloureux, fatigue oculaire, raideur de la nuque sont ainsi les premiers symptômes observés par la plupart des télétravailleurs. Aussi appelés “troubles musculo-squelettiques” (TMS), ceux-ci peuvent entraîner de réelles incapacités sur le long terme avec des atteintes plus ou moins graves sur la santé physique. Autrement dit, à l’heure du télétravail, il n’y a qu’un mot : prévention !
L’environnement et l’espace consacré au travail à domicile doivent être idéalement dédiés et aménagés. Au minimum, il ne faut pas faire l’impasse sur la qualité d’un siège et d’un bureau adapté à hauteur. Par ailleurs, il est recommandé de limiter l’usage des lampes de bureau pour s’éclairer. La lumière directe, voire naturelle à l’aide de fenêtres, réduit la fatigue visuelle.
- … Puis, une question de santé mentale :
Le télétravail se prépare. Il faut être bien dans son chez soi. A raison, il est utile de penser qu’être bien chez soi, c’est d’abord et surtout être bien dans sa tête. Or, la santé mentale du télétravailleur peut être mise à rudes épreuves car faire entrer l’espace de travail dans la vie privée c’est accepter de laisser davantage de place à la vie professionnelle si l’on n’y prend pas garde…
Autrement dit, le télétravailleur doit être sensible à conserver l’équilibre vie privée-vie professionnelle en ayant bien conscience de ses limites mais également en posant le cadre de son activité.
Le respect des horaires de travail, l’aménagement du rythme, la dissociation entre ses deux vies sont autant d’aspects à prendre en compte au moment de télétravailler. Dans le même temps, il semble bon d’insister sur la nécessité de garder un pied dans son établissement, que ce soit par des contacts fréquents avec des collègues ou la mise en place du mode de travail hybride afin de rompre l’isolement. En outre, il est utile de rappeler que les responsables et managers de proximité doivent aussi être formés à la gestion managériale à distance, qui se doit d’être sensiblement différente.
En définitive, le télétravail et la santé sont absolument compatibles à condition d’être bien préparés. Bien dans son corps, bien dans sa tête, bien dans son espace de travail. Les services de médecine de prévention au travail sont des référents en la matière afin d’être orientés dans le choix de matériels ou tout simplement pour de bons conseils en santé mentale.
De façon analogue à la dynamique générale, le télétravail est une nouvelle norme professionnelle pour ceux qui peuvent en profiter au sein de la Fonction publique. Longtemps décrié, ce mode de travail est aujourd’hui un réel enjeu d’avenir pour notre quotidien et certains affirment même que, oui, on peut être heureux en télétravail !
5 commandements de télétravailleur :
- Souffler tu feras. Une pause de 10 min toutes les 2 heures et le respect du déjeuner sont incontournables pour se ressourcer et garder un équilibre mental. Par ailleurs, veillez à distinguer les activités. Ainsi, on oublie les tâches ménagères deux rendez-vous.
- S’équiper tu veilleras. Les maux de dos et des cervicales, les yeux qui piquent, la fin d’une journée de télétravail ressemble à cela ? Faites-le choix d’un matériel basique mais ergonomique afin de vous préserver. Une chaise avec dossier, une table à hauteur et un éclairage adapté feront des merveilles !
- Horaires tu respecteras. Soyez attentifs à vos horaires de travail. Le travail à domicile ne justifie pas de dépasser votre temps personnel. Gardez des limites.
- Collègues tu conserveras. L’Homme est un être social. Nous avons besoin de liens, de discussions, de débats… En bref, de contact. Faites donc en sorte d’échanger régulièrement avec vos collègues à distance (téléphone, SMS, mail) et favoriser les temps d’échanges informels lorsque vous vous retrouvez au bureau.
- Sportif tu deviendras. L’activité physique et sportive est indispensable afin de se libérer du stress et de diminuer les risques liés à la sédentarité du télétravail (recommandation : 30 min/jour) N’hésitez pas à ménager des pauses actives (ex. marche), idéalement en extérieur afin de ne pas rester enfermé 24h/24.