Numérique responsable : les structures publiques avancent !
17 mars 2023

Numérique responsable : les structures publiques avancent !

Consommation d’énergie, de matériaux rares, d’eau, émissions de gaz à effet de serre… La prise de conscience de l’impact environnemental du numérique se fait peu à peu. Une journée est même consacrée à la sensibilisation à l’empreinte environnementale du numérique, le Digital Cleanup Day, le 18 mars. Avec ses 5,7 millions d’agents, le secteur public est largement concerné, et sommé de se saisir du sujet. Etat des lieux des petits et grands gestes qui émergent en interne.

 

 

 

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Une prise de conscience… Et une contrainte réglementaire

« Depuis deux ou trois ans, de plus en plus de structures publiques s’intéressent au sujet. Et notamment les collectivités », commence Frédéric Bordage, co-auteur du Benchmark Green IT 2022, publié chaque année par le collectif éponyme sur la base d’une enquête auprès de structures publiques et privées. Une prise de conscience nourrie par la pression des agents, citoyens ou élus… Mais surtout par un contexte réglementaire qui se resserre : avec la loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France (REEN), les communes et intercommunalités de plus de 50 000 habitants doivent se doter d’une stratégie numérique responsable avant le 1er janvier 2025. De son côté, la loi AGEC a instauré un minimum de 20% d’achat de matériel informatique issu du réemploi pour toute structure publique.

Cible numéro 1 : la durée de vie des équipements

Les collectivités sont donc particulièrement actives sur le sujet. Avec en premier lieu un travail sur les équipements, « dont la phase de fabrication regroupe deux tiers des impacts environnementaux du numérique », rappelle Frédéric Bordage. Pour lui, toute stratégie doit être précédée d’un bilan sur le matériel et l’analyse de son cycle de vie. Une fois les objectifs fixés, les outils sont nombreux : réparation, achat de matériel reconditionné… Et pour Fabien Zaccari, DSI de la communauté de communes Maremne Adour Côte-Sud, très active sur le sujet, une formation solide pour tous les agents est aussi indispensable : « En comprenant comment fonctionnent nos équipements, certaines actions deviennent évidentes. Par exemple : Est-il utile de changer de téléphone, quand on sait libérer de l’espace pour qu’il fonctionne mieux ? A-t-on vraiment besoin d’un deuxième écran, lorsque l’on connait son impact environnemental ? » Car quelques bonnes pratiques suffisent à réduire les impacts : « Accepter de conserver un ordinateur plus longtemps, accepter qu’il soit reconditionné, de ne pas se sur-équiper. Et limiter les flux : moins imprimer, éteindre son ordinateur », liste Frédéric Bordage. Il reste plus prudent sur les actions ponctuelles comme les grands ménages de données ou les opérations de tri des mails, au risque de « focaliser l’attention sur des usages à faible impact, au détriment de sujets de fond ». Une idée tempérée par Vincent Courboulay, directeur scientifique de l’Institut du numérique responsable, pour qui ces « premiers pas » peuvent favoriser le passage à l’action – tout en soulignant l’importance de « mettre ces gestes en cohérence » avec une stratégie formalisée.

 

Les chantiers : BYOD, éco-conception et gouvernance

Au-delà de l’élaboration de la stratégie et de la formation, le Benchmark Green IT 2022 identifie deux grands chantiers pour les collectivités : le BYOD (Bring Your Own Device, soit la mutualisation des équipements professionnel et personnel) et l’éco-conception des services numériques. Il évoque aussi la gouvernance et l’articulation de la sobriété numérique avec les autres stratégies numériques : inclusion numérique, ville intelligente, open data, cybersécurité… Ce qui suppose, en interne, de ne pas travailler le numérique responsable comme un sujet isolé ou réservé à la DSI, mais bien comme un sujet commun à tous les services.

Julie Desbiolles (Réseau Service Public)

 

 

Deux associations sont particulièrement actives sur le numérique responsable auprès des acteurs publics : le collectif Green IT et l’Institut du Numérique Responsable

Le site de la mission interministérielle Numérique écoresponsable regorge de guides et boites à outils pour tous les acteurs public

Le collectif Green IT propose un guide de 74 bonnes pratiques pour un numérique plus responsable

L’Institut du numérique responsable propose un MOOC Numérique responsable en accès libre

L’association Les Interconnectés publie régulièrement des webinaires ou conférences liées au numérique responsable dans les collectivités

Exemples de collectivités particulièrement engagées sur le sujet : Grenoble Alpes Métropole, la Région Grand Est, la ville de Nanterre, la ville de Cachan, la ville du Raincy, la Région Nouvelle-Aquitaine, la Communauté d’Agglomération de La Rochelle, la Ville et Métropole de Rennes, la métropole de Rouen, la Communauté de communes Maremne Adour Côte-Sud…

 

 

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