Qu’est-ce que le « congé proche aidant » pour les fonctionnaires et les salariés ?
02 septembre 2022

Qu’est-ce que le « congé proche aidant » pour les fonctionnaires et les salariés ?

En France, près de 11 millions de personnes sont des aidants familiaux et soutiennent un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Depuis le 1er janvier 2022, pour leur permettre de compenser la perte de revenus temporaires, le gouvernement a augmenté l’indemnisation journalière du congé proche aidant. Comment cela fonctionne si vous êtes concerné ?

 

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Qu’est-ce qu’un aidant familial ?

 

Un aidant familial est un proche qui apporte un soutien et une aide à une personne de son entourage, dépendante à cause de l’âge, d’une maladie ou d’un handicap.

On les qualifie d’aidant non professionnel, pour les distinguer des aides à domicile ou aidants familiaux rémunérés à plein temps ou à temps partiel. Aider un proche en perte d’autonomie, d’un proche en situation de handicap ou d’un conjoint malade, c’est prendre du temps sur son activité professionnelle, ses loisirs ou sa vie sociale. C’est pour cela qu’il existe désormais un véritable statut, qui ouvre des droits, comme le congé proche aidant.

L’aidant familial, un salarié pas comme les autres

 

Environ 4 millions de salariés sont des proches aidants en parallèle de leur emploi. Parent ou conjoint dépendant, enfant en situation de handicap, la situation est souvent difficile à gérer pour les proches. Et plus de 70 % des aidants se déclarent inquiets de l’impact de leur situation sur leur travail, selon une étude de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques)

Cette charge peut également avoir un impact sur la santé physique et mentale de l’aidant, d’où l’importance de lui proposer des solutions de répit pour souffler régulièrement.

Le dispositif pour les aidants salariés

Il existe différents droits et aides pour le proche aidant, comme le congé, compensé par une allocation et des dispositifs d’aides financières.

Le congé proche aidant

Le Gouvernement a déployé en octobre 2020, un congé de proche aidant. Ce dispositif permet aux aidants salariés de demander auprès de son employeur un congé indemnisé d’une durée de trois mois, fractionnable par demi-journée et renouvelé jusqu’à un an, sur l’ensemble de la carrière du salarié. L’employeur ne peut pas refuser la demande de congé.

L’allocation journalière du proche aidant 

Ce congé rémunéré permet au salarié de soutenir un proche qui présente un handicap ou une perte d’autonomie d’une gravité particulière. Agents du service public, salariés du secteur privé, indépendants et demandeurs d’emplois inscrits peuvent bénéficier de cette aide. L’allocation journalière du proche aidant (AJPA) s’élève à 60,14 euros.

Cette allocation est versée par les caisses d’allocations familiales (CAF) ou par la Mutualité sociale agricole (MSA). Elle permet de compenser en partie la perte de revenus de l’aidant qui décide de ne pas travailler ou de ne travailler qu’à mi-temps pour s’occuper d’un proche. Elle est versée sans conditions de ressources, ouvre des droits à la retraite, mais est imposable et soumise à la CSG et la CRDS.

À savoir : attention, l’indemnisation pour aidant salarié ne peut être perçue que 22 jours par mois et 66 jours au maximum dans toute la carrière du salarié.

Aidant familial : compensation PCH et allocation Apa 

La prestation de compensation du handicap (PCH) est une aide financière versée par le département. Un proche en situation de handicap peut l’utiliser pour toutes les dépenses liées à son handicap, y compris pour indemniser un aidant familial.

De la même façon, l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa) est attribuée aux personnes de plus de 60 ans, en perte d’autonomie. Elle peut donc également être destinée à aider un proche à rester à domicile ou à financer un établissement spécialisé. Son montant est compris entre 705,13 et 1 807,89 euros par mois, selon les ressources et les besoins du proche.

Quelles sont les solutions de répit pour les aidants ?

Aide au répit 

Aider un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap n’est pas de tout repos, surtout lorsque l’on jongle avec une activité professionnelle salariée. Les familles bénéficiaires de l’Apa peuvent solliciter l’aide au répit, qui peut atteindre 510,26 euros maximum. Elle est destinée à financer un accueil de jour ou de nuit, un hébergement temporaire ou encore une aide professionnelle ponctuelle pour soulager l’aidant familial.

Solution de répit : le don de jour de repos

Les salariés d’une entreprise peuvent céder un ou plusieurs jours de congés non pris au profit d’un collègue salarié. Dans ce cas, le congé du proche aidant est considéré comme une période travaillée.

Soutien psychologique aux aidants familiaux

Dans le cadre de la stratégie de mobilisation « Agir pour les aidants » destinée à répondre à leurs besoins quotidiens, le secrétariat d’État au handicap a mis en place un numéro unique national, le 0 800 360 360. Ce service permet répondre le plus rapidement possible aux demandes urgentes de solutions de répit de la part des aidants.

De plus, des solutions de répit ont été déployées dans 63 départements via les communautés 360. Enfin, des dispositifs d’écoute et de soutien psychologiques dédiés, des outils de formation et d’orientation ainsi que des réseaux d’entraide entre proches aidants ont été mis en place par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.

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