Alors que la prise de conscience des violences sexistes progressent et sont de moins en moins tolérées, les stéréotypes de genre restent, quant à eux, ancrés dans la société française, alerte le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans l’édition 2024 de son rapport sur l’état du sexisme.
Dans ce contexte paradoxal, les acteurs publics sont de plus en plus engagés pour l’égalité. En tant qu’employeurs et porteurs de politiques publiques, ils développent des approches globales en faveur de l’égalité.
Des actions pour recueillir les données sur l’égalité au service de l’action
Combler un déficit de chiffres, c’est le défi que l’association Dirigeantes Territoires a souhaité relever pour 2024. Son Observatoire de la parité pour la fonction publique territoriale a réalisé un très important travail de recueil, d’analyse et de traitement de données, jusque-là inexistantes ou éparses. Des chiffres inédits sont désormais disponibles pour éclairer le débat et pousser à l’action
Les données permettent également de comprendre et de mesurer les situations. Le baromètre de l’égalité, développé par l’Observatoire régional de l’Emploi et de la Fonction publique de Nouvelle-Aquitaine permet ainsi aux collectivités locales de s’auto évaluer en matière d’égalité femme-homme et de proposer des plans d’actions adaptés.
L’approche par la santé des femmes
2024, voit se concrétiser une ambition du Plan interministériel pour les interruptions de grossesses. Depuis le 1er janvier 2024, la journée de carence est supprimée pour un arrêt maladie à la suite d’une interruption spontanée de grossesse, (avant 22 semaines d’aménorrhée). Elle le sera également pour les interruptions volontaires de grossesse (pour raison médicale), a compté, au plus tard, du 1er juillet 2024.
Pour les règles douloureuses et « incapacitantes », le Sénat a rejeté, le 16 février 2024, la proposition de loi proposant un arrêt de travail spécifique. Néanmoins, dans la suite de l’expérimentation conduite à Saint-Ouen, les collectivités sont de plus en plus nombreuses à s’engager concrètement (Bagnolet, Plaine Commune, la métropole de Strasbourg et celle de Lyon) sur des aménagements d’horaires, voire des autorisations spéciales d’absences, en cas de règles invalidantes.
Les collectivités publiques appareillent leurs initiatives internes et leurs politiques publiques en matière d’égalité.
L’action publique doit contribuer « à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes et à construire une société plus égalitaire et inclusive » peut-on lire sur le site de la Région Normandie. La collectivité s’engage ainsi dans un continuum entre ses actions en interne (modes de gestion RH, organisation interne et management) et les politiques publiques déployées sur le territoire en matière d’égalité femmes-hommes.
C’est aussi la posture adoptée par le Conseil départemental de Haute-Garonne qui fait de la parité une priorité pour 2024, tant sur le territoire avec ses politiques à destinations sur les familles monoparentales, la prévention des violences faites aux femmes, la distribution gratuite de protections hygiéniques, etc.) qu’en interne, pour l’égalité professionnelle.
Chacune de ces avancées en matière d’égalité entre les femmes et les hommes est une balise de plus, sur le chemin encore long de l’égalité réelle.
Séverine Bellina, Réseau service public
Pour aller plus loin :
Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2023 -2027
Le fond en faveur de l’égalité professionnelle