Le moral des agents de la Fonction publique en légère baisse
L’étude révèle une légère baisse du moral des agents de la Fonction publique en 2023 par rapport à l’année précédente, avec une note moyenne de 6,1 sur 10 contre 6,3 en 2022. Bien que 51% des agents affirment avoir toujours un “bon moral” avec des notes supérieures ou égales à 7, près d’un agent sur cinq décrit son moral avec des notes comprises entre 0 et 4 (20%, +2 points par rapport à l’année précédente).
Des nombreuses difficultés et un manque de reconnaissance
Les agents de la Fonction publique font état de plusieurs difficultés dans leur quotidien : le manque de moyens (67%, -2 points), le matériel inadapté (66%, stable), les difficultés financières (59%, -2 points) et l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle (51%, -1 point). De plus, près d’un tiers des agents estime ne pas être suffisamment reconnus par la société (27%, +2 points) et ne se sentent pas valorisés (27%, stable). Pour la première fois depuis 2020, le sentiment d’utilité régresse légèrement, avec 85% des répondants se sentant utiles (vs 88% en 2022). Les agents de la Fonction publique considèrent également que leurs missions ne sont pas suffisamment comprises par les usagers (72%, -1 point) et valorisées auprès des citoyens (82%, -2 points).
Un pessimisme persistant et des préoccupations salariales
Malgré une légère hausse du niveau d’optimisme global des agents publics (34%, +3 points), les deux tiers d’entre eux ont toujours une vision négative de l’avenir (66%, -3 points).
La rémunération est la principale raison pour laquelle la majorité des fonctionnaires ne recommanderait pas à leur enfant de travailler dans la Fonction publique (42%, +2 points), suivie du manque de reconnaissance (41%, -1 point), de l’avenir compromis de la Fonction publique (29%, -7 points) et des conditions de travail (21%, -2 points). Plus de deux tiers des agents de la Fonction publique estiment être mal payés (68%, -3 points), bien que la satisfaction à l’égard du salaire augmente légèrement tout en restant inférieure (32% +3 points). La mise en place d’une rémunération au mérite pourrait être une solution à envisager. En effet, 60% des agents y sont favorables.
Des progrès à envisager dans la Fonction publique pour faire face aux enjeux sociétaux
62% des agents estiment toujours que la Fonction publique n’est pas suffisamment préparée pour faire face aux mutations de la société, telles que les enjeux liés à la transition écologique, à la digitalisation ou aux évolutions démographiques. Pour y répondre, les fonctionnaires estiment qu’il faudrait en priorité davantage de moyens humains (55%) et matériels (43%).
Des attentes en matière de formation et d’évolution de carrière
Ils expriment également des attentes en matière de formation et d’évolution de carrière. Près de la moitié des agents (48%) souhaitent bénéficier d’une formation pour développer de nouvelles compétences, et 42% souhaitent obtenir des opportunités de promotion. Cependant, ils estiment que les perspectives d’évolution au sein de la Fonction publique sont limitées (52%) et que les critères de promotion ne sont pas toujours transparents (43%).
Une adoption croissante du télétravail et une satisfaction élevée
De manière comparable à l’année passée, près d’un quart des agents de la Fonction publique déclare télétravailler (23%, +2), notamment dans les grandes agglomérations de 100 000 habitants et plus (27%). Ce mode de travail hybride, qui satisfait à tout point de vue la plupart des agents concernés par cette pratique, confirme que ces nouvelles habitudes de travail sont désormais bien intégrées dans le quotidien des agents qui peuvent le pratiquer. La quasi-totalité d’entre eux affirme que le télétravail leur permet de continuer à exercer normalement leur activité (93%, -1), que cela se passe bien tant au niveau technique qu’organisationnel (91%, -1) et que cela leur permet de concilier vie professionnelle et personnelle (89%, +1).
Un impact non négligeable de la réforme des retraites sur l’attractivité des métiers de la Fonction publique
Les agents de la Fonction publique, qui sont également impactés par la réforme des retraites, expriment en globalité des réserves quant aux répercussions de cette réforme sur l’attrait du secteur. Un sur deux estime que sa mise en œuvre aura un impact négatif sur les métiers de la Fonction publique, les rendant ainsi moins attractifs (50% au total, et même 61% parmi les enseignants qui partagent cette opinion).
Les enseignants, une catégorie qui se démarque
L’étude met en évidence une importante disparité entre les réponses moyennes fournies par l’ensemble des agents de la fonction publique et celles exprimées par les enseignants. À cet égard, 76 % estime être mal payé, dépassant ainsi la moyenne de 68 %. De plus, 83 % expriment un pessimisme quant à leur perception de l’avenir, tandis que la moyenne se situe à 66%.
Leur frustration face au manque de ressources pour accomplir efficacement leur travail est également soulignée, avec 85 % contre une moyenne de 67 %. De même, 86 % considèrent que le matériel et les équipements sont inadaptés, surpassant la moyenne de 66 %. Concilier vie privée et vie professionnelle représente également un défi pour 67 % des enseignants, dépassant ainsi la moyenne de 51 %.
Cependant, malgré ces difficultés, les enseignants demeurent fiers de leur travail, avec un pourcentage élevé de 92 %, dépassant la moyenne de 88 %. De plus, ils ressentent un haut niveau d’utilité envers la société, avec 90 %, comparé à une moyenne de 85 %. Ces résultats mettent en évidence l’engagement et le dévouement des enseignants envers leur profession, malgré les défis auxquels ils sont confrontés. Il est important de reconnaître leur contribution essentielle à la société et de chercher des moyens de soutenir leur travail afin de garantir une éducation de qualité.
Les leviers d’amélioration identifiés
L’étude met en évidence plusieurs leviers d’amélioration susceptibles de renforcer le moral et la satisfaction des agents de la Fonction publique. Parmi les principales attentes, on retrouve une meilleure reconnaissance de leur travail par la société (43%), une amélioration des conditions de travail (40%) et une revalorisation salariale (39%). Les agents publics souhaitent également une meilleure prise en compte de leur expertise et de leur expérience dans la conception des politiques publiques (37%), ainsi qu’une plus grande transparence dans les critères de promotion et d’évolution de carrière (33%).
Enfin, cette étude révèle que malgré un fort sentiment d’utilité, les agents de la Fonction publique font face à des difficultés persistantes et expriment un besoin accru de reconnaissance et d’amélioration de leurs conditions de travail. Il apparaît nécessaire d’investir dans la formation, de favoriser les perspectives d’évolution de carrière et de prendre en compte les attentes des fonctionnaires afin de renforcer leur engagement et leur contribution au service public.
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